Avant quand j'étais jeune et mince

Posté le 12/01/2011 à 09:19

Argwen56, mes excuses, ma phrase n'a aucun sens. Je voulais parler de ces grossesses si lourdes .

Posté le 14/01/2011 à 15:20

Missm et Flamme , c'est intéressant pour chacune de comprendre le parcours des autres, les moments ou on est plus fragiles et on prend du poids et ceux ou on "se sent" de faire le régime. çà nous aide toutes que ce soit de gros ou de petits soucis!

Posté le 17/01/2011 à 15:54

Ben t'as raison Jp! çà nous apportes à tous et toutes beaucoup d'avoir aussi des témoignages d'homme. Et puis comme on est plein d'empathies pour les autres et leur touchante histoire de vie on sera peut etre moins dur(e)s avec nous meme aussi!!!

Posté le 18/01/2011 à 10:46

jp80118, merci de témoigner. Bien d'accord avec toi, manger c'est un plaisir, et comment! Voilà quelque chose que je partage avec toi, en plus du goût pour cuisiner (mais je n'en jamais fait mon métier). Je me reconnais ausi dans le côté "on garde ses soucis pour soi" et nous ne sommes pas les seuls.! Bienvenue, et surout bravo pour ta décisoin de changer et rebravo pour les kilos déjà perdus. Moi aussi je te dis : profite de l'anonymat du forum et reviens discuter

Posté le 18/01/2011 à 11:08

merci à toutes de votre acceuil et de votre gentillesse, un mec dans le coin des potins ca va pas faire bizarre?

ca fait du bien de parler un peu à des gens qui ont le même optique que soi quand beaucoup d'autres on du "mâle" à vous comprendre...

Sinon à part ça c quoi le potin du jour?

Posté le 18/01/2011 à 11:15

avant d'être un mec ou pas, on est surtout proteinautes au régime et c'est le même régme pour toute genre humain, y a pas de protéines mâles et femelles )))

En revanche, il y a bien une perte de poids plus facile côté garçon, viens donc nous narguer, ça stimulera tout le monde!

on a un autre topic sympa pour s'encourager au jour le jour qui s'appelle Hé ho les copines, les copains sont les bienvenus

Posté le 18/01/2011 à 11:29

non, vas y prend en cours de route !!!

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Posté le 02/02/2011 à 20:54

Voilà, je me lance. C'est pas mon habitude de raconter ma vie, je suis assez gars de ce coté, mais bon.

Je suis la troisième d'une famille de 5 enfants. Quand j'étais très jeune, avant l'âge de la raison (!), j'étais toute petite, et très très....belle. Ça peut paraitre bizarre, mais mes ennuis commencent à cause de ça. Dès l'äge de trois ans, mes samedis d'été étaient occupés par une chose: les mariages. Je passais mes samedis à me faire poupouner, coiffer, et on me mettait une belle robe sur le dos pour faire la bouquetière pour des gens que je ne connaissais pas. J'en revenais chargée de petits cadeaux qui faisait bien l'envie de mes soeurs et ma mère m'obligeait à partager ce que j'avais reçu parce que je les avais reçus uniqueent à cause de mon apparence, que c'était un cadeau du bon Dieu cette apparence, je n'avais donc pas à recevoir de cadeau pour ça.

On m'a donc collé cette image très tôt: tu ne mérites rien, tu es belle, contentes toi de ça et fais ton chemin.

J'ai atteint l'adolescence sans trop de problèmes, j'ai arrêté de faire la bouquetière, et je me suis transformée en fée des étoiles pour quelques années. Encore là, sois belle et tais toi. Quand on m'appellait, c'était pour mon apparence, pour faire de la figuration quoi. J'aurais eu un quotient de 12 et ça aurait passé quand même. Je me suis lancée à fond dans les études, voulant prouver que j'avais quelque chose sous ma blonde crinière. Ça ne donnait absolument rien, on me disait que les prof me donnait des passe droit, etc. J'avais un corps de femme à 12 ans, et comme j'avais une personnalité assez extravertie, on me prenait pour une adulte. J'ai commencé à travailler très tôt dans le commerce de mon père (il etait hotellier) et là, la bombance est arrivée en même temps que les garçons. Les hommes beaucoup plus vieux que moi me faisaient des avances, que je repoussais bien entendu. Rendue à 15 ans, à la suggestion d'un client de mon père, j'ai fait un concours Miss Teen, que j'ai remporté haut la main. J'étais super mal à l'aise de me pavaner en bikini devant un parterre d'inconnus qui jugeaient soit disant ma personnalité. Quand j'ai gagné, j'ai éclaté en sanglots, les gens croyaient à l'émotion, mais c'était du dépit...

Un soir de représentation, je suis sortie après prendre un verre (oui oui, j'ai 15 ans!!!) et j'ai décidé de rentrer à pieds. J'ai été rejointe par 3 garçons que je connaissais à peine qui m'ont offert de me reconduire, j'ai bêtement accepté. Ils avaient bu et s'étaient drogués, je ne m'en suis rendue compte qu'une fois dans l'auto. Plutôt que me reconduire, on a filé vers une halte routière et là, j'ai été sauvagement violée pendant plus de deux heures. Par les trois. C'est comme ça que j'ai perdu ma virginité.

Ils m'ont laissé là comme un déchet, me disant que j'avais bien caché mon plaisir. J'ai sauté sur un téléphone publique pour que ma mère vienne me chercher, elle m'a enguelé parce que je l'appellais en pleine nuit et m'a dit de me débrouiller. Je suis partie à pieds et j'ai marché les 8 km qui me séparait de la maison. Je suis arrivée blessée, sanglotante, sanguinolante, les vêtements souillés... et j'ai tout déballé à ma mère. Elle m'a écouté, et m'a dit de ne plus jamais reparler de cet évenement, que j'avais couru après avec mes tenues aguichantes et que je le méritais bien. Je n'avais qu'à prendre note et ne plus recommencer!!! J'étais démolie. J'avais à l'époque un petit ami, je ne lui ai rien dit. On discutait très romantiquement de la première fois ou nous ferions l'amour, je lui disais que je n'étais pas prête, car je ne l'étais pas!!! J'étais écrasée par la honte et la culpabilité. Je suis devenue extremement angoissée et mes règles n'arrivaient pas...deux mois en ligne... test de grossesse en cachette: je suis enceinte!!! Entre temps, j'ai commencé à avoir des relations sexuelles avec mon copain, mais nous avons une contraception, je me doute donc que je suis enceinte d'un de mes trois violeurs. J'en fait part à ma mère, c'est la catastrophe, elle m'abime de bêtises et m'ordonne l'avortement sur le champ. Une fois à la clinique, on m'informe qu'il est trop tard, que je devrai mener ma grossesse à terme. Je modifie sur ordre de ma mère la date prévue de mon accouchement pour faire croire que je suis enceinte de mon copain. Elle me place en centre d'accueil pour fille mère. Je subis de sa part un harcelement quotidien pour placer mon bébé en adoption, et voyant que je ne fléchis pas, elle m'abandonne là, ne répond plus au téléphone quand je l'appelle, ne me rend plus visite. La mère de mon copain prend la relève et m'assure de son appui. Mais je ne lui dirai jamais la vérité. J'ai 16 ans depuis 2 mois quand je donne naissance à un petit garçon qui ressemblera plus tard comme deux gouttes d'eau à un des violeurs. :-(((

Bêtement, la meilleure façon que ça n'arrive plus, c'est de devenir laide et grosse. Je m'y applique. Je mange à me faire éclater, je noie mes soucis dans l'alcool, et lentement, on commence à me faire des remarques sur mon surpoids plutôt que sur ma beauté. J'ai gagné!!! J'affiche fièrement mes 104 kilos jusqu'au début de la trentaine. Là, je craque, je vais en thérapie pour mieux comprendre. Je me torture l'esprit, et je finis par lâcher le morceau et tout avouer au soit disant père de mon fils à la suggetion de ma psy. Il est démoli. Trahison suprême, je le comprends. Ce fils porte son nom. Je suis à nouveau rejetée par cette famille qui me voulait tant de bien. Avec raison. Mon fils le prend aussi très mal et décrète que je ne suis pas digne d'être sa mère. Il m'a rejeté à tout jamais. Il a 26 ans aujourd'hui, et je n'ai des nouvelles que parce que nous avons un ami Facebook commun.

Après ma thérapie, le dernier de mes soucis était mon poids, mais je maigrissais quand même à vue d'oeil. J'ai guéri tout doucement de ces blessures profondes, j'ai appris à prendre soin de moi et à accepter ce que je ne pouvais pas changer. J'ai payé cher, j'ai donné ma belle vingtaine et ma trentaine pour ça, maintenant, je veux une belle fin de vie, une quarantaine harmonieuse, bien dans ma peau, sans culpabilité. J'aimerais avoir la grandeur d'âme de dire que j'ai pardonné à ma mère, mais non, pas encore. J'espère pouvoir le faire avant qu'elle meure. Mais je ne suis pas certaine de pouvoir le faire, peut être que si elle m'offrait un peu de compassion, je pourrais, mais tel n'est pas le cas.

Alors c'est mon histoire de prise de poids. Pas jojo hein?

Les obèses sont souvent de grands blessés. Je ne fais pas exception.

Excusez le roman, j'ai fait le plus court possible. Merci de m'avoir lu. Et ayez du respect pour l'obèse que vous croisez, vous ne connaissez pas la profondeur de sa détresse. Ciao!!!

Posté le 02/02/2011 à 23:32

Merci fanchonnette.

C'est jamais facile de ressortir des vieiles choses comme ça, mais parfois, il le faut. Pour mon bien, j'ai fait le deuil de mon fils, il y a déjà longtemps. De plus, je n'ai jamais voulu dire qui étaient ces garçons qui m'avaient violé, il ne sait donc pas qui est son père et ne le saura jamais, puisque j'ai su quelques années plus tard (j'ai vécu hors Québec quelques années) que son probable père s'était enlevé la vie volontairement. Il a été élevé par la famille de son père présumé, mon ancien copain.

Je lui ai donné la vie, malgré tout. Mais je suis capable de comprendre sa déception. Il ne connait pas les circonstances de sa conception, ce qui explique son aigreur. Il croit avoir eu une Maman ado courailleuse qui ne prenait pas ses responsabilités. Je n'y peux rien, et je ne peux pas lui dire la vérité. Du moins, pas encore.

Merci de ton soutien.

Ce message a été supprimé par son auteur.

Posté le 17/02/2011 à 00:17

(pour josee)..je viens de lire ton temoignage et je suis tres emue.merci de nous ouvrir ton coeur de la sorte ..la vie ne t'a pas epargnee,je vois.., malheuresement on peut pas changer le passe; le tien est tres douloureux..je te comprend..mais maintenant va de l'avant et pense a toi..ton fils reviendra vers toi un jour, car tu a ete' une bonne mere...je te souhaite beaucoup de courage et un avenir de joie et de serenite'

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Posté le 17/02/2011 à 15:24

Val, solar, bienvenue. T'es donc bien gentille toi ce matin, BeneL. 

J'ai beaucoup hésité avant de poster ça ici, c'est la première fois que je prend la peine d'expliquer cette période de ma vie à de purs inconnus, même que mon entourage, sauf très proche, ne sait rien de ça. Dans la vie, je ne suis pas une fille qui étale mes sentiments, je fais un métier traditionellement masculin avec exclusivement des hommes et croyez moi, y'a pas de dentelle dans les relations quotidiennes et pas de place pour l'épanchement. Je me fais souvent dire que je pense, agi et ai des comportements d'homme, et quand on m'en parle, c'est pas toujours un compliment. 

Il faut avoir le courage de changer les choses qui peuvent l'être, accepter celles qui ne peuvent l'être et avoir la sagesse de connaitre la différence.

Je serai une vieille dame épanouie et sereine.  Et mince, sacrament.