Posté le 17/04/2011 à 15:19
Bonjour !
Le problème quand on perd autant de poids aussi vite, c'est qu'on sait plus où se mettre !
Je ne sais pas vous, mais moi je suis devenue d'un maladresse incroyable !
Déjà qu'à l'origine j'ai été livrée avec deux mains gauches, en perdant tous ces kilos si vite, je me retrouve dans une situation dramatique !
Je ne sais plus bouger, je me cogne, je loupe des marches, j'ai une démarche de branquignole et quand je me déplace dans mes pantalons trop grands avec mes hauts qui pendouillent et mes bretelles qui flottent, j'attire au mieux la sympathie, au pire la pitié.
L'autre jour, pour trouver une place dans les gradins d'un théâtre bondé, j'ai du interpeler à travers la foule un jeune homme qui comptait fleurette à sa copine pour lui demander de me réserver le petit strapontin là juste à côté de lui, à sa gauche. Et j'ai fait tooouuut le grand tour des rangées de sièges en enjambant les sacs à mains posés au sol, les pieds qui dépassaient et les genoux des grands dadais, en passant devant les mamies ronchons et les impatients trépignants, et en disant des "pardon", des "excusez-moi s'il vous plait" et des "Ouille, désolée" tous les deux pas pour atterrir sur mon strapontin bancale.
Le jeune homme et sa copine assis à côté de moi m'ont regardé amusés et m'ont gentiment demandé "pourquoi vous n'êtes pas passée par là, c'était plus simple ?" en me désignant de l'index un tout petit passage très étroit et surtout très direct depuis l'endroit où je me trouvais quand je lui ai demandé de me réserver le stapontin...
Je lui ai répondu un sincère et penaud "Oui mais ça passe pas".
Ils se sont contentés d'échanger un regard lourd de sens et sont retournés à leurs roucoulades.
Et moi je reconsidérais le petit passage qu'ils m'avaient montré en me disant "moui, après tout, peut-être que ça passait..."
J'ai passé la pièce à tourner la tête vers le tout petit passage étroit et direct en me demandant "je passe là moi ?"
A la fin du spectacle, j'ai attendu que la salle se vide et j'y suis allée.
J'ai passé un pied, la tête, une épaule et puis deux, le deuxième pied et là chkrouk !
...
... Mon sac.
Mon digne sac à main de nana taille XXL n'a pas voulu passer du premier coup.
Ouf !
Je m'en allais légère et toute la lourdeur de mon arrivée dans ces gradins n'avait maintenant d'égal que le poids de mon horrible sac à main.
Pareil lorsque je suis chez moi.
C'est pourtant un terrain que je connais parfaitement bien étant donné que c'est moi qui l'ai construit et agencé et que j'y règne en maître.
Pourtant je me cogne aux meubles et pire, je casse. Tout.
La vaisselle (mais ça c'est facile), des oeufs (pas seulement pour cuisiner, je les casse aussi très bien en les faisant tomber), le verre de ma plaque à induction (plus propre mais moins bon marché, mon épiderme (il est moins résistant que les coins des meubles) ou encore la petite mini chaise de mon fils (j'ai maigris mais tout de même...).
Au premier janvier, je pesais 74 kilos.
Aujourd'hui j'en fais un peu moins de 58.
Mon poids a vite bougé mais mon centre de gravité n'a pas suivi, il est nettement moins réactif que mon pèse personne.
Edouard, mon miroir ne me ment pas, il me montre bien que je me suis allégée mais mon regard, mon doux regard, ce batard, me voit toujours aussi durement et dans ma tête je ne fais du 38 que sur l'étiquette et je me déplace encore avec mes 74 kilos.
En attendant je me contente de flotter dans des vêtement que je découvre incroyablement confortables, de me réjouir de cette soudaine légèreté et d'envelopper mes bibelots les plus précieux avec du papier bulle.
Il va falloir que je m'y fasse, c'est comme ça, c'est comme je le voulais alors pour sûr, je m'y ferais !
Juliette
|