Posté le 28/03/2011 à 14:24
Bonjour à tout le monde,
Je m’appelle Dadou, je suis de Caen, et j’aurais 23 ans en août.
J'ai déjà fait DUKAN il y a quelques années et j'avais perdu quelques kilos rapidement.
De plus, plusieurs personnes autour de moi l’ont fait et les résultats sont spectaculaires donc je retente l'aventure car c'est le régime qui me convient le mieux.
Mon histoire (accrochez-vous je vide mon sac) :
Rondouillette depuis ma plus tendre enfance j'ai toujours fait attention à mon poids.
A 14 ans j'étais hyper complexée par ces formes que mes amies n'avaient pas. Filiformes, elles étaient mon modèle. J'ai donc tout essayé pour leur ressembler, mais la génétique ne se modifie pas avec un régime et du sport.
Vers 16 ans, j'avais réussi à avoir un physique "conforme". Mais j'étais malade. Je ne mangeais rien, l'anorexie me grignotait. Déjà timide de nature, je me renfermais complètement, persuadée de n'être rien de plus qu'une m****.
Devant les autres je paraissais seulement, je mangeais le minimum pour ne pas inquiéter c'est à dire un yaourt et un morceau de pain. Je faisais du sport à outrance avec des vêtements de sudation, persuadée que cela allait me faire fondre aussitôt. Ma vie n'était rythmée que par la bouffe et les calories.
Ce cercle vicieux a duré 1 an et demi, jusqu'à ce que ma mère m'emmène contre mon gré chez un psy.
La rencontre avec cet homme a bouleversé beaucoup de choses. J'ai compris d'où venait cette volonté de maigrir à tout prix : J'ai une peur viscérale de l'abandon et je voulais devenir invisible afin qu'on ne puisse pas s'attarder sur moi et me faire de mal en me laissant tomber après.
Cette "thérapie" a duré 2 ans et m'a fait un bien fou mais l'éducateur qui me suivait a été muté et j'ai eu le sentiment d'être abandonnée encore une fois. Les angoisses sont revenues de plus belle, mais j'avais appris à les gérer.
Entre temps, j'avais commencé la pilule. Ajoutés à cela la vie et ses aléas, j'ai pris énormément de poids.
De 54 kg je suis passée à 70kg en trois mois. Inutile de dire dans quel état psychologique j'étais.
Fin 2005 j'ai perdu mon grand père, l'homme qui comptait le plus dans ma vie, au même titre que mon père.
Encore une fois, je me suis sentie abandonnée. Ce décès m’a complètement anéantie.
J’ai donc réalisé qu’être invisible et donc mince n’épargnait pas la douleur et n’empêchait pas l’abandon.
J’ai développé une sorte de boulimie. Je calmais mes angoisses avec la nourriture, je mangeais en cachette il m’est même arrivé de piquer de la bouffe à un moment. Mon inconscient pensait alors que plus je serais visible, mieux on me verrait et moins on pourrait m’abandonner.
J’ai vécu comme ça, angoissée et boulimique, pendant 4 ans. J’ai essayé de retourner voir des psys mais aucun des trois que j’ai vu ne me convenait, j’avais l’impression qu’on ne m’écoutait pas. J’ai donc appris à vivre avec mes angoisses et je grossissais pour être à présent visible aux yeux des autres. De 70kg je suis passée à 80kg.
J'ai géré mes angoisses et les obstacles de la vie tant que j'ai pu, sans psy mais en continuant des régimes afin de retrouver une image convenable.
Au bout d’un moment, je n’arrivais plus à dormir, j’étais rongée par l’eczéma tellement l’angoisse me bouffait.
Février 2009, j’avais retrouvé un élan de béatitude. Le régime que j’avais commencé avec le soutien de ma mère marchait bien, le traitement pour la dépression légère que l’on m’avait donné m’apaisait et j’allais voir mon idole en concert.
Et puis un samedi de mars, je me suis pesée et j’ai vu que j’avais pris 1 kg alors que je n’avais fait aucun écart.
Ce fut l’élément déclencheur. J’ai perdu pied. J’avais accumulé tellement de choses, tellement de dégoût de moi-même, je me suis dit que je n’arriverais jamais à être bien dans ma tête, à être une fille normale.
Ce samedi soir de mars 2009 j’ai donc dit STOP, il fallait que ça s’arrête.
J’ai vidé les boîtes d’anxiolytiques que l’ont m’avait prescrit, trois au total. Et après le trou noir. J’avais 20 ans.
Je me suis réveillée 2 ou 3 jours plus tard. J’ai été hospitalisée en psychiatrie pour dépression sévère pendant près d’un mois. J’ai été obligée de voir des psys et j’ai enfin pu comprendre la raison de mon mal-être.
Depuis, je vais mieux. J’ai réappris à aimer la nourriture, à retrouver la notion de faim.
J’ai même repris 5kg depuis mais par gourmandise.
Donc voilà, aujourd’hui je veux perdre ces 20 kg qui m’empêchent d’être réellement moi.
Mais si ça prend du temps tant pis, au moins je fais les choses bien.
Et qui sait, peut être que je serais bien dans mes pompes avec seulement 5kg de moins
J’espère ne pas trop vous avoir embêté avec mon histoire, mais j’avais besoin de vider mon sac.
A très vite
Dadou
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